2012-07-21 12:35:34
Par Louis Denghien
Des soldats syriens rétablissent les couleurs à Midane, le 20 juillet : la résistance de la Syrie aux violents coups qui lui ont été assénés cette semaine a transformé en 48 heures l’euphorie occidentale en « rage impuissante
Vendredi à l’ONU, les quinze membres du Conseil de sécurité ont donc prolongé de trente jours la mission des observateurs de l’ONU en Syrie. Qu’en penser ? La brièveté de ce nouveau mandat, éventuellement reconductible, suggère un compromis entre les positions occidentale et sino-russe, les premiers ne voulant plus entendre parler de la mission du général Mood ni du plan de Kofi Annan, les second, sans doute pour « ligoter » leurs adversaires et gagner du temps, jouant plus que jamais la carte onusienne. Le représentant russe à l’ONU Vitali Tchurkin a déclaré d’ailleurs que cette mission pouvait toujours « jouer un rôle dans la réduction de la violence« .
Sans doute pense-t-il – comme nous – que c’est surtout la réduction de l’ASL qui permettrait une réduction véritable des violences. Mais encore une fois, on est dans un jeu diplomatique international serré.
Certains pensent que les observateurs du général Robert Mood – qui a fermement condamné l’attentat du 18 juillet – n’ont servi qu’à sauver la mise aux rebelles en difficulté et à paralyser l’action de l’armée. Au vu de ce qui s’est passé sur le terrain depuis le 12 avril, jour d’entrée théorique du cessez-le-feu prévu par le plan Annan, ça n’est pas évident.
Le 9 juillet, Bachar al-Assad et Kofi Annan avaient trouvé un terrain d’entente sur un plan a minima de réduction progressive de la violence : les observateurs feraient porter leurs efforts sur les secteurs les plus gravement touchés, s’efforçant de calmer le jeu en s’interposant en nombre suffisant entre militaires et rebelles ; et cette stabilisation des principaux foyers de violence influerait à terme sur la situation dans le reste du pays.
Peut-être. Mais depuis, il y a eu l’opération ASL contre Damas. Et le terrible attentats du 18 juillet qui a emporté quatre hauts responsables dont le propre beau-frère de Bachar.C elui-ci a toujours su à qui il avait affaire, mais là il doit ressentir « physiquement » qu’entre l’opposition radicale et lui, c’est vraiment une lutte à mort.
Guerre froide encore un peu plus fraîche
Les événement de Damas ont aussi radicalisé les antagonismes diplomatiques et géostratégiques. Suite au cinglant nouveau double véto du 19 juillet, le ton a monté entre les deux camps géopolitiques. Les États-Unis, notamment, ont annoncé qu’ils essaieraient d’agir en Syrie « en dehors » du cadre des Nations-Unies. Voilà qui pourrait rappeler de mauvais souvenirs irakiens. Mais on sait que l’administration américaine ne tentera rien avant l’échéance présidentielle de novembre. On peut être certains, en revanche, que Washington va accroître son aide logistique et technique à l’ASL.
Interrogé vendredi par I-Télé, le représentant de la France à l’ONU, Gérard Araud, n’a pu, poussé dans ses derniers retranchements, que convenir qu’il n’y aurait décidément pas d’intervention militaire occidentale en Syrie – il ne faut pas « ajouter la guerre à la guerre civile » – et que la France étudierait avec ses partenaires de nouvelles sanctions financières, économiques et diplomatiques contre le pouvoir syrien. Et, on allait oublier, aiderait l’opposition à devenir une alternative crédible : là, ça devrait prendre du temps et pas mal d’énergie à Laurent Fabius et à ses services….
La Russie, par la voix de Vladimir Poutine, a vivement réagi aux menaces américaines d’actions « hors ONU » : pour le président russe, une telle orientation serait « inefficace » : toujours la concision poutinienne On verra ce que peuvent faire les bérets bleus sur le terrain. À notre avis pas grand chose. Et en tous cas ils ne pourront pas arrêter l’armée syrienne dans son « explication » peut-être décisive avec l’ASL et les islamistes. Pour le reste, les Occidentaux qui avaient connu, cette semaine, des ivresses politiques – jeudi encore, on parlait de chute de Damas et de fuite de Bachar ! – souffrent certainement depuis 48 heures une forme de « gueule de bois » diplomatique : Damas n’est pas tombé, les Russes et les Chinois n’ont pas cédé, et Bachar n’est pas parti. On (les Occidentaux) a beau avoir une constitution robuste, il y a des déceptions dures à encaisser!
Πηγή
InfoGnomon
Des soldats syriens rétablissent les couleurs à Midane, le 20 juillet : la résistance de la Syrie aux violents coups qui lui ont été assénés cette semaine a transformé en 48 heures l’euphorie occidentale en « rage impuissante
Vendredi à l’ONU, les quinze membres du Conseil de sécurité ont donc prolongé de trente jours la mission des observateurs de l’ONU en Syrie. Qu’en penser ? La brièveté de ce nouveau mandat, éventuellement reconductible, suggère un compromis entre les positions occidentale et sino-russe, les premiers ne voulant plus entendre parler de la mission du général Mood ni du plan de Kofi Annan, les second, sans doute pour « ligoter » leurs adversaires et gagner du temps, jouant plus que jamais la carte onusienne. Le représentant russe à l’ONU Vitali Tchurkin a déclaré d’ailleurs que cette mission pouvait toujours « jouer un rôle dans la réduction de la violence« .
Sans doute pense-t-il – comme nous – que c’est surtout la réduction de l’ASL qui permettrait une réduction véritable des violences. Mais encore une fois, on est dans un jeu diplomatique international serré.
Certains pensent que les observateurs du général Robert Mood – qui a fermement condamné l’attentat du 18 juillet – n’ont servi qu’à sauver la mise aux rebelles en difficulté et à paralyser l’action de l’armée. Au vu de ce qui s’est passé sur le terrain depuis le 12 avril, jour d’entrée théorique du cessez-le-feu prévu par le plan Annan, ça n’est pas évident.
Le 9 juillet, Bachar al-Assad et Kofi Annan avaient trouvé un terrain d’entente sur un plan a minima de réduction progressive de la violence : les observateurs feraient porter leurs efforts sur les secteurs les plus gravement touchés, s’efforçant de calmer le jeu en s’interposant en nombre suffisant entre militaires et rebelles ; et cette stabilisation des principaux foyers de violence influerait à terme sur la situation dans le reste du pays.
Peut-être. Mais depuis, il y a eu l’opération ASL contre Damas. Et le terrible attentats du 18 juillet qui a emporté quatre hauts responsables dont le propre beau-frère de Bachar.C elui-ci a toujours su à qui il avait affaire, mais là il doit ressentir « physiquement » qu’entre l’opposition radicale et lui, c’est vraiment une lutte à mort.
Guerre froide encore un peu plus fraîche
Les événement de Damas ont aussi radicalisé les antagonismes diplomatiques et géostratégiques. Suite au cinglant nouveau double véto du 19 juillet, le ton a monté entre les deux camps géopolitiques. Les États-Unis, notamment, ont annoncé qu’ils essaieraient d’agir en Syrie « en dehors » du cadre des Nations-Unies. Voilà qui pourrait rappeler de mauvais souvenirs irakiens. Mais on sait que l’administration américaine ne tentera rien avant l’échéance présidentielle de novembre. On peut être certains, en revanche, que Washington va accroître son aide logistique et technique à l’ASL.
Interrogé vendredi par I-Télé, le représentant de la France à l’ONU, Gérard Araud, n’a pu, poussé dans ses derniers retranchements, que convenir qu’il n’y aurait décidément pas d’intervention militaire occidentale en Syrie – il ne faut pas « ajouter la guerre à la guerre civile » – et que la France étudierait avec ses partenaires de nouvelles sanctions financières, économiques et diplomatiques contre le pouvoir syrien. Et, on allait oublier, aiderait l’opposition à devenir une alternative crédible : là, ça devrait prendre du temps et pas mal d’énergie à Laurent Fabius et à ses services….
La Russie, par la voix de Vladimir Poutine, a vivement réagi aux menaces américaines d’actions « hors ONU » : pour le président russe, une telle orientation serait « inefficace » : toujours la concision poutinienne On verra ce que peuvent faire les bérets bleus sur le terrain. À notre avis pas grand chose. Et en tous cas ils ne pourront pas arrêter l’armée syrienne dans son « explication » peut-être décisive avec l’ASL et les islamistes. Pour le reste, les Occidentaux qui avaient connu, cette semaine, des ivresses politiques – jeudi encore, on parlait de chute de Damas et de fuite de Bachar ! – souffrent certainement depuis 48 heures une forme de « gueule de bois » diplomatique : Damas n’est pas tombé, les Russes et les Chinois n’ont pas cédé, et Bachar n’est pas parti. On (les Occidentaux) a beau avoir une constitution robuste, il y a des déceptions dures à encaisser!
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InfoGnomon
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