2012-07-26 22:39:55
Par Louis Denghien
Miliciens kurdes, alliés ponctuels de Damas
contre l’ASL et ses protecteurs turcs.
Ce 26 juillet, quelques affrontements résiduels à signaler à Damas, derniers hoquets d’une ASL saignée à blanc : l’armée achevait le nettoyage du quartier d’Al-Qadam, aux abords sud-ouest de l’agglomération. Ci-dessous une vidéo empruntée aux actualités de la chaîne syrienne Ilikhbaria :
Ce même matin du 26 juillet, des sources opposantes ont parlé à l‘AFP d’affrontements dans le périmètre du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk situé à l’est immédiat d’al-Qadam, qui auraient démarré à 7 heures (heure locale) ; les mêmes sources font état de « détonations » entendues du côté de Hajar al-Aswad, à la lisière sud du camp de Yarmouk. Bref des incidents mineurs et très localisés, dont on peut dire qu’ils sont le « baroud d’honneur » des insurgés.
Après la défaite de ses amis à Damas, l’OSDH s’efforce vaille que vaille d’assurer un minimum de propagande anti-régime en jouant cette fois la carte des exécutions sommaires de prisonniers par l’armée, affirmant que 14 cadavres de prisonniers ASL présumés auraient été découverts à al-Qaboun, un quartier situé au nord de Damas.
Sinon, l‘AFP fait état de violences dans la région de Deir Ezzor et dans la ville de Dama. et le journal français de la télévision d’État syrienne rend compte de l’échec d’une nouvelle tentative d’infiltration rebelle à partir du Nord Liban, une fois de plus dans le secteur de Talkhalakh.
Nouveaux effets de muscle d’Erdogan
On n’a pas d’informations nouvelles sur la situation de deux ou trois postes-frontières syriens qui seraient contrôlés par l’ASL – ou par al-Qaïda. Mais puisqu’on parle de ce secteur, et à mi-chemin entre guerre et diplomatie – c’est souvent le cas en ce qui concerne le personnage – le Premier ministre turc Recep Tayyep Erdogan a accusé mercredi soir le gouvernement syrien d’avoir confié la défense d’une partie de sa frontière avec la Turquie au parti indépendantiste turc PKK, ennemi inexpiable des différents gouvernements turcs, et surtout actif dans le nord de l’Irak d’où il lance fréquemment des opérations contre l’armée d’Ankara.
Selon Erdogan, Damas aurait en quelque sorte « sous-traité » la lutte contre l’ASL à des combattants kurdes, qualifiés par lui de « terroristes« , dans cinq districts frontaliers. Et il a menacé son voisin d’autoriser l’armée turque à exercer un droit de poursuite contre les séparatistes kurdes en Syrie même, comme c’est depuis longtemps, et régulièrement, le cas en Irak.
Bref, le chef du gouvernement turc, enlisé dans sa politique syrienne, essaie de se dégager par une nouvelle escalade – verbale. Sur le fond de l’affaire, il est certain qu’une branche syrienne du mouvement autonomiste kurde, le PYD (Parti de l’Union démocratique) collabore avec le gouvernement de Damas qui, l’année dernière, a accordé la nationalité, et donc la citoyenneté, syrienne à des dizaines de milliers de Kurdes établis dans le nord-est du pays. Le nombre de ces districts sous administration PYD a été estimé à trois par d’autres sources. Récemment, un reportage de Libération montrait qu’effectivement, les groupes ASL de la région d’Atmah (à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest d’Alep) avaient eu à souffrir de l’action de miliciens kurdes (voir notre article « L’ASL du secteur d’Alep en petite forme », mis en ligne le 17 juillet 2012). En gros, les Kurdes reprochent à l’ASL leurs protecteurs turcs et leurs attaches avec des régimes sunnites radicaux comme ceux du Golfe.
On verra si Erdogan met à exécution ses menaces, qui sont d’ailleurs menaçantes autant pour les Turcs que pour les Syriens, une incursion en Syrie pouvant conduire à l’embrasement généralisé de la zone frontière, du nord-est de la Syrie au nord de l’Irak. On sait qu’Erdogan, coincé dans son impasse syrienne, peut tenter une fuite en avant : après tout, la lutte anti-PKK est un thème fédérateur en Turquie. Mais les Turcs qui souffrent déjà de la présence massive de réfugiés syriens et de djihadistes islamistes dans le sud-ouest du pays, ne sont pas tentés, les sondages disponibles l’attestent clairement, par une aventure militaire contre Damas. Les monomaniaques comme Erdogan peuvent devenir dangereux. Espérons que son entourage AKP lui fera valoir les risques politiques de ses velléités guerrières.
La question nationale kurde s’invite dans la crise syrienne
Évidemment, les nationalistes kurdes jouent aussi, dans cette affaire, leur propre jeu, rêvant de constituer, à la faveur de la crise, un embryon d’État indépendant de fait, sur le modèle du Kurdistan irakien. Fin juillet, selon un article du Monde, des miliciens du PKK se seraient emparés de plusieurs localités situées sur la frontière, entre la verticale d’Alep et la frontière irakienne, ce qui représente quand même 400 kilomètres environ ! Pour l’heure, l’armée syrienne contrôle toujours la ville de Qamishli, la plus importante de la région, située sur la frontière et à350 kilomètres à l’est d’Alep, dans la pointe extrême nord-est du territoire syrien.
Selon Le Monde, les miliciens du PYD ont repoussé voici quelques jours une tnativeASL contre leurs bastions d’Efrin et d’Ayn al-Arab, au nord d’Alep. Dans cette même région, le PYD entretiendrait 200 barrages routiers, au nord et à l’est de la vile, bloquant les mouvements des rebelles, tandis que l’armée syrienne concentre ses efforts sur Alep même. Cette collaboration ponctuelle anti-ASL (et anti-turque) de Damas avec certains éléments kurdes peut avoir un prix politique. Mais ceci est une autre histoire de l’Orient compliqué, et un nouveau chapitre de l’insoluble question nationale kurde….
Πηγή
InfoGnomon
Miliciens kurdes, alliés ponctuels de Damas
contre l’ASL et ses protecteurs turcs.
Ce 26 juillet, quelques affrontements résiduels à signaler à Damas, derniers hoquets d’une ASL saignée à blanc : l’armée achevait le nettoyage du quartier d’Al-Qadam, aux abords sud-ouest de l’agglomération. Ci-dessous une vidéo empruntée aux actualités de la chaîne syrienne Ilikhbaria :
Ce même matin du 26 juillet, des sources opposantes ont parlé à l‘AFP d’affrontements dans le périmètre du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk situé à l’est immédiat d’al-Qadam, qui auraient démarré à 7 heures (heure locale) ; les mêmes sources font état de « détonations » entendues du côté de Hajar al-Aswad, à la lisière sud du camp de Yarmouk. Bref des incidents mineurs et très localisés, dont on peut dire qu’ils sont le « baroud d’honneur » des insurgés.
Après la défaite de ses amis à Damas, l’OSDH s’efforce vaille que vaille d’assurer un minimum de propagande anti-régime en jouant cette fois la carte des exécutions sommaires de prisonniers par l’armée, affirmant que 14 cadavres de prisonniers ASL présumés auraient été découverts à al-Qaboun, un quartier situé au nord de Damas.
Sinon, l‘AFP fait état de violences dans la région de Deir Ezzor et dans la ville de Dama. et le journal français de la télévision d’État syrienne rend compte de l’échec d’une nouvelle tentative d’infiltration rebelle à partir du Nord Liban, une fois de plus dans le secteur de Talkhalakh.
Nouveaux effets de muscle d’Erdogan
On n’a pas d’informations nouvelles sur la situation de deux ou trois postes-frontières syriens qui seraient contrôlés par l’ASL – ou par al-Qaïda. Mais puisqu’on parle de ce secteur, et à mi-chemin entre guerre et diplomatie – c’est souvent le cas en ce qui concerne le personnage – le Premier ministre turc Recep Tayyep Erdogan a accusé mercredi soir le gouvernement syrien d’avoir confié la défense d’une partie de sa frontière avec la Turquie au parti indépendantiste turc PKK, ennemi inexpiable des différents gouvernements turcs, et surtout actif dans le nord de l’Irak d’où il lance fréquemment des opérations contre l’armée d’Ankara.
Selon Erdogan, Damas aurait en quelque sorte « sous-traité » la lutte contre l’ASL à des combattants kurdes, qualifiés par lui de « terroristes« , dans cinq districts frontaliers. Et il a menacé son voisin d’autoriser l’armée turque à exercer un droit de poursuite contre les séparatistes kurdes en Syrie même, comme c’est depuis longtemps, et régulièrement, le cas en Irak.
Bref, le chef du gouvernement turc, enlisé dans sa politique syrienne, essaie de se dégager par une nouvelle escalade – verbale. Sur le fond de l’affaire, il est certain qu’une branche syrienne du mouvement autonomiste kurde, le PYD (Parti de l’Union démocratique) collabore avec le gouvernement de Damas qui, l’année dernière, a accordé la nationalité, et donc la citoyenneté, syrienne à des dizaines de milliers de Kurdes établis dans le nord-est du pays. Le nombre de ces districts sous administration PYD a été estimé à trois par d’autres sources. Récemment, un reportage de Libération montrait qu’effectivement, les groupes ASL de la région d’Atmah (à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest d’Alep) avaient eu à souffrir de l’action de miliciens kurdes (voir notre article « L’ASL du secteur d’Alep en petite forme », mis en ligne le 17 juillet 2012). En gros, les Kurdes reprochent à l’ASL leurs protecteurs turcs et leurs attaches avec des régimes sunnites radicaux comme ceux du Golfe.
On verra si Erdogan met à exécution ses menaces, qui sont d’ailleurs menaçantes autant pour les Turcs que pour les Syriens, une incursion en Syrie pouvant conduire à l’embrasement généralisé de la zone frontière, du nord-est de la Syrie au nord de l’Irak. On sait qu’Erdogan, coincé dans son impasse syrienne, peut tenter une fuite en avant : après tout, la lutte anti-PKK est un thème fédérateur en Turquie. Mais les Turcs qui souffrent déjà de la présence massive de réfugiés syriens et de djihadistes islamistes dans le sud-ouest du pays, ne sont pas tentés, les sondages disponibles l’attestent clairement, par une aventure militaire contre Damas. Les monomaniaques comme Erdogan peuvent devenir dangereux. Espérons que son entourage AKP lui fera valoir les risques politiques de ses velléités guerrières.
La question nationale kurde s’invite dans la crise syrienne
Évidemment, les nationalistes kurdes jouent aussi, dans cette affaire, leur propre jeu, rêvant de constituer, à la faveur de la crise, un embryon d’État indépendant de fait, sur le modèle du Kurdistan irakien. Fin juillet, selon un article du Monde, des miliciens du PKK se seraient emparés de plusieurs localités situées sur la frontière, entre la verticale d’Alep et la frontière irakienne, ce qui représente quand même 400 kilomètres environ ! Pour l’heure, l’armée syrienne contrôle toujours la ville de Qamishli, la plus importante de la région, située sur la frontière et à350 kilomètres à l’est d’Alep, dans la pointe extrême nord-est du territoire syrien.
Selon Le Monde, les miliciens du PYD ont repoussé voici quelques jours une tnativeASL contre leurs bastions d’Efrin et d’Ayn al-Arab, au nord d’Alep. Dans cette même région, le PYD entretiendrait 200 barrages routiers, au nord et à l’est de la vile, bloquant les mouvements des rebelles, tandis que l’armée syrienne concentre ses efforts sur Alep même. Cette collaboration ponctuelle anti-ASL (et anti-turque) de Damas avec certains éléments kurdes peut avoir un prix politique. Mais ceci est une autre histoire de l’Orient compliqué, et un nouveau chapitre de l’insoluble question nationale kurde….
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InfoGnomon
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