2012-10-31 16:45:43
Φωτογραφία για L’insurrection islamiste contre TOUS les Syriens
Par Louis Denghien & Cécilia, le 31 octobre 2012 

 « L’ennemi est à présent le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, implanté en Irak et en Turquie, mais parti frère du PYD syrien), ce sont les chiens d’Assad !«

Obsèques d’un membre de l’ASL tué par des miliciens kurdes à Azaz, près de la frontière turque : le reporter de L’Orient Le Jour y a entendu des « cris de haine contre les kurdes » Nous le supposions hier, et n’avions pas grand mérite à le faire, mais les hostilités semblent bien ouvertes depuis ce week-end entre les combattants kurdes syriens du PYD et l’ASL et les diverses bandes islamo-opposantes du nord de la Syrie. Ce 31 octobre, le quotidien libanais anti-syrien L’Orient Le Jour fait sa une sur les combats survenus ces dernières 24 heures dans le secteur frontalier, près de la ville d’Azaz (une trentaine de kilomètres au nord d’Alep) et le titre de l’article est sans équivoque : « Combats entre rebelles arabes et milices kurdes, l’autre front de la guerre en Syrie ». 


Les militants kurdes vus comme « chiens d’Assad«

Le reporter du quotidien d’opposition libanaise raconte les obsèques d’un de ces rebelles, auxquels les Kurdes reprochent moins d’être arabes qu’islamistes, Mohammad Hafar, qui a été tué par balles alors qu’il tentait de porter secours à son frère Faysal, mortellement blessé dans des combats entre rebelles arabes et milices kurdes dans le nord de la Syrie, près de la frontière turque. Quatre rebelles ont péri dans ces affrontements, les deuxièmes en 48 heures, près du village kurde de Yazi Bah, selon des combattants rebelles rencontrés dans leur bastion d’Azaz. Le journaliste libanais, au cours de ces obsèques, a pu recueillir ce cri du coeur d’un activiste ASL blessé dans les combats d’Alep contre l’armée régulière : 

« L’ennemi est à présent le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, implanté en Irak et en Turquie, mais parti frère du PYD syrien), ce sont les chiens d’Assad !« 

Le problème est que le PYD/PKK est la principale expression militaire et politique d’une communauté kurde syrienne estimée à 600 000 âmes dans cette région au nord d’Idleb, d’Alep et jusqu’à Qamichli, à la pointe nord-est du pays. 

Or le PYD, s’il ne brûle pas d’amour pour le régime syrien, a effectivement conclu un accord avec lui, s’occupant notamment du contrôle de plusieurs postes sur la frontière turque, ce qui accroit les tensions avec les bandes rebelles qui veulent y faire transiter armes et équipements. L’Orient Le Jour indique que les miliciens kurdes ont ainsi interdit aux rebelles d’entrer armés dans la ville d’Ifrine après avoir conclu un accord avec les autorités pour le départ des forces gouvernementales.

Les troupes se sont donc retirées mais un poste des forces de sécurité demeure avec un portrait du président Assad accroché à la façade.

L’incident de Yazi Bah, survenu après les affrontement d’Achrafyeh la semaine dernière, n’est pas isolé : dimanche, le bataillon de l’ASL « Tempête du nord » a lancé un assaut contre Kastal-Gendo, une localité kurde de la province d’Alep. Son chef, Ammar Dadikhi, connu au Liban sous le pseudonyme Abou Ibrahim, et comme étant le kidnappeur des pèlerins libanais, semble avoir été tué ainsi que 4 autres éléments de sa milice.

Cette dernière information, dont nous faisions état mardi, a été diffusée par la télévision libanaise al-Mayadeene, puis relayée par plusieurs autres médias, mais n’a pas été confirmée de source rebelle. La chaine de télévision al-Arabiyya (financée par l’Arabie saoudite) l’a démentie. Fortement médiatisé depuis l’enlèvement des pèlerins libanais, et les soubresauts que cette affaire a connus, il est apparu tout récemment alors qu’il préparait ses hommes à attaquer les localités kurdes. Depuis, il n’a plus fait son apparition. Selon al-Mayadeene, il a péri des mains d’éléments des Comités populaires kurdes.

Un Kurde torturé à mort

Un qui s’inquiète ouvertement de cette évolution, c’est Rami Abdel Rahmane, patron de la désinformation sur la Syrie à destination de l’Occident via son Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Au point de dénoncer les méthodes de ses amis islamistes et ASL vis-àvis … des Kurdes. On se souvient qu’un groupe rebelle avait raflé ce week-end, 200 habitants kurdes d’Achrafyeh, lors de leur agression contre ce quartier nord d’Alep. Eh bien, selon les propres termes de R.A. Rahmane, l’un d’eux, Khaled Bahjat Hamdu, un Kurde de 37 ans, « est mort de blessures causées par les tortures qui lui ont été infligées alors qu’il était détenu par un groupe armé près du village de Hayan ».

Conduit à Hayan, au nord d’Alep, Hamdu « a été torturé avec des décharges électriques. Il faisait partie des 120 Kurdes libérés dimanche, mais il était si faible qu’il est mort le lendemain matin », précise encore Rami Abdel Rahmane.

« Certains des groupes armés utilisent les méthodes répressives du régime », a-t-il dénoncé. « Nous ne devons pas rester silencieux face à cela ». Un scrupule qui honore ponctuellement le patron de l’OSDH qui n’a pas hésité en 20 mois de carrière à couvrir nombre de massacres et d’exactions de ses amis insurgés, ou à les attribuer au gouvernement, comme à Houla en mai dernier.

Ces scrupules s’expliquent par l’immense péril encouru par la rébellion dans son bastion nord, si les Kurdes joignent leurs forces à celles de l’armée régulière. 

Dimanche 28 octobre, le PKK a menacé dans un communiqué d’intervenir en personne pour défendre les régions kurdes syriennes – ce qu’il appelle le « Kurdistan occidental » – et donc d’entrer en guerre contre l’ASL.

Un chrétien assassiné à Homs

Mais les Kurdes ne sont pas, on le sait, les seules victimes de la logique folle, sectaire et messianique des groupes islamistes. Samedi dernier, à Homs, une de ces bandes traquées par l’armée s’est vengée des déboires de la rébellion locale en assassinant Elias Mansour, un vieil homme de confession chrétienne du quartier de Wadi Sayeh. Fervent partisan du régime et de l’armée régulière, il a été abattu par un sniper du bataillon Al-Farouq de l’ASL.

Et puisque nous parlons des chrétiens, sept arméniens viennent d’être enlevés, le 30 octobre, sur l’autoroute Alep/Damas, leur minibus ayant été intercepté par une bande de cette opposition hantée par l’épuration ethnique et néanmoins soutenue par les gouvernements européens. Le ministère arménien des affaires étrangères a confirmé l’information. A quand des enlèvements de russes, au fait ?

Les Sunnites aussi

Les Sunnites syriens ne sont pas non plus épargnés. Il suffit d’être partisan du régime pour être banni et mériter la peine de mort. Il en est du moins ainsi dans la localité de Salkine kilomètres d’Idleb. Selon le site (pro-gouvernement) Syrian Documents, la milice d’obédience al-Qaïda Jabhat-Nusrat (le front al-Nosra) y a instauré un tribunal, pour soi-disant juger les civils qui sont pro-régime. Sept civils seraient passés à la barre. L’un d’entre eux, condamné à mort, a été exécuté sur la place principale de la localité, alors que les six autres ont été emmenés vers un lieu inconnu, après avoir été battus et trainés dans les rues.

Lundi, selon le même site, l’ASL a exécuté sept civils syriens dans la même localité et pour la même raison. Ce jour-là, cette milice avait tué 25 civils de la localité frontalière de Harem situé dans la province d’Idleb et assiégée depuis des semaines par l’ASL, dans un pilonnage violent. La sociologie de Harem laisse supposer qu’ils sont tous sunnites !

Le tribut des Palestiniens : 500 tués ?

Sunnites encore, certainement, les militants palestiniens du FPLP qui ont défendu en début de semaine le très important camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, au sud de Damas, contre les attaques des bandes insurgées, dont certains membres seraient des Palestiniens anti-gouvernementaux. Les combats semblaient s’être calmés. Selon Syrian Documents, six ASL ont péri dans ces affrontements plus ou moins fratricides.

Dans ce contexte, le responsable du Hamas Ezzat Rachek a révélé sur le site en ligne de la télévision iranienne arabophone al-Alam que pas moins de 528 Palestiniens ont été tués depuis un an et demi en Syrie, la grande majorité d’entre eux ayant été victime des obus et belles de l’insurrection.

Une fable chaque jour (ou chaque mois) plus inaudible

En résumé, la logique confessionnelle, extrémiste et totalitaire de nombre des bandes sévissant en Syrie est une menace pour toutes les communautés syriennes, et à des degrés divers, les resserre autour de l’actuel gouvernement. C’est évident pour les Syriens, mais cela devient aussi de plus en plus difficile à ignorer du côté des Occidentaux dont le storytelling politico-médiatique sur la Syrie est devenu difficilement exprimable ou audible. Ne croyant plus à la possibilité d’une victoire, politique et militaire, de ses protégés du CNS et de l’ASL, le messianisme démocratique a sans doute fait place, dans les antichambres transatlantiques, à un cynisme meurtrier : la seule mission assignée désormais aux bandes islamo-atlanto-golfistes est de ravager et d’affaiblir au maximum un maillon essentiel de la chaîne unissant le Hezbollah à la république islamique d’Iran. Un Laurent Fabius, notamment, doit se satisfaire de ce « service minimum ». Sauf que la Russie est devenue de fait un maillon de cette chaîne
Πηγή
InfoGnomon
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